• Fiche personalité : MISHIMA yukio

     

    Personalités

     

     Yukio Mishima, pseudonyme de Kimitake Hiraoka, est né à Tokyo en 1925.Ecrivain japonais majeur du XXème siècle, il fascine, intrigue, choque, inquiète. Il publia près de quarante romans pour un total d'une petite centaine d'ouvrages : essais, 20 recueils de nouvelles, 18 pièces de théâtre, recit de voyage...

    Après avoir fait des etudes de droit, il se consacre à la litterature et publie, à 24ans, Confession d'un masque, Un premier Roman autobiographique. Grâce à ce livre, Mishima aquière rapidement une importante notoriété. En effet le roman fait scandale et lui apporte la célébrité

    Personalités

     

    Résumé du livre Confession d'un masque :

    "Ces confessions retracent avec une grande précision la découverte un peu désespérée de la vie et du corps par un jeune homme. Le garçon souffre de se sentir différent des autres. Chétif, et issu d'un milieu moins favorisé que ses condisciples, il tente de nier et de masquer aux yeux de tous l'évidence de ses tendances homosexuelles. Fasciné par la mort, il découvre qu'il tire des représentations morbides et de la cruauté un plaisir proche de la jouissance...
    Dans un style épuré, d'une pudeur et d'un précision fascinante, Mishima dépeint l'avidité paradoxale de conformisme d'un jeune homme irrémédiablement tiraillé par son corps et son esprit."

    ( even.fr )

     

    . De condition chétive, il proclamait le culte de la force physique ; à force de pratiquer la musculation et les arts martiaux, il finit par obtenir dans ses dernières années un corps d'athlète. Il vivait à l'occidentale, dans une villa moderne, généralement vêtu de complets-vestons, lisant abondamment les classiques européens. Pourtant il se revendique de la tradition classique japonaise dont il est également familier. Son style décriture est décrite comme " un art du détail comme du développement thèmatique, art de la description comme de l'elipse. " " Son œuvre est empreinte d'un certain pessimisme et abonde en dénouements tragiques. La fascination pour la souffrance est par exemple un thème récurrent. "

    « Je frissonnais même d’un étrange plaisir à la pensée de ma propre mort. J’avais l’impression de posséder le monde entier »

                                                  Mishima Yukio, "Confession d’un masque"

     

    Personalités

     

    (Mishima Yukio, photographie tirée du court métrage, 'Patriotisme" inspiré de la nouvelle du même nom)

    Alors que la gloire lui souriait pleinement, en novembre 1970, il se donne la mort d'une façon spectaculaire lors d'un seppuku, au terme d'une tentative politique désespérée qui a frappé l'imagination du monde entier. Incompris de la société qui l’entoure, il décide de mettre à exécution son plan qui vise à redonner au Japon ses valeurs d’antan. En 1968, en réponse aux manifestations d’étudiants de gauche, il décide de créer, avec une poignée de fidèles la société du bouclier ou tatenokai, sorte de milice privée qui a pour objectif de remettre sur le devant de la scène les valeurs japonaises traditionnelles de patriotisme et de service à l’empereur. beaucoup se moque de lui et de sa milice, on le tourne au ridicule et Mishima est  peu à peu habité par un fanatisme curieux.  il semble de plus en plus déprimé et agressif.

    Le 25 novembre 1970, Mishima se lève tôt et s’habille de son uniforme jaune brun de la tatenokai. Il porte son sabre du XVIIème siècle à son côté. Il rejoint en voiture avec ses quelques hommes la base Ichigaya, base des forces d’autodéfense du Japon. Ils entrent aux QG de l’armée sans aucun problème, Mishima et ses hommes sont attendus par le général Mashita. Une fois seuls avec le général et après quelques politesses d’usage, les hommes de Mishima procèdent selon les ordres. Ils prennent en otage le général. Bientôt ils sont retranchés dans le bureau de l’officier, la porte barricadée. les militaires tentent plusieurs entrées dans le bureau afin d’y délivrer le général. C’est l’incompréhension. Que veut Mishima ? Il souhaite que, devant le QG, c’est-à-dire devant les fenêtres du bureau du général Mashita, soient réunies les troupes de l’armée de l’est. Mishima a prévu de s’adresser solennellement aux soldats nippons.

     

    Personalités

     

    (Mishima Yukio, le 25 novembre 1970, quelques instants avant son suicide)

    Mishima et ses hommes sortent les hachimaki, bandeaux de tissu blanc teintés de la couleur du soleil levant avec cette inscription à l’encre de Chine, « sers la nation durant sept vies ».

    les officiers supérieurs appellent leurs troupes à se rassembler devant le QG, Mishima se présente sur le balcon. Il pensait que les soldats garderaient le silence et ecouterais son message mais il n'en fut rien. C'est un dialogue de sourd qui s'installe. Le vacarme est insupportable. Des hélicoptères de la police mais aussi de la presse survolent les lieux et les soldat lui jette des injures. Il leur parle du Japon, de l’empereur, de l’armée, de la Constitution qui prive cette armée de sa vraie place… il demande qu’on le suive… les soldats ne le suivront pas.

    Après avoir une dernière fois crié « vive l’empereur, vive l’empereur !»,est descendu à l'interieur du bureau du Général, c'est là qu'il mit fin à ces jours. il enleva le haut de son uniforme, se dégagea le ventre, saisit son Katana, retira sa montre. Morita son second se plaça derrière lui, sabre à la main. Mishima inspira profondément une dernière fois et s’entailla horizontalement le ventre. « Ne me laisse pas agoniser trop longtemps » dit-il à Morita. Mishima s’écroule, le sabre manqua sa cible, Morita tremblait beaucoup trop. Après deux autres tentatives vaines, c’est Furu-Koga, un autre disciple qui prit le sabre et trancha la tête de son guide.

    Larousse.fr :

    " Homme égaré dans un monde qu’il ne comprenait plus, il fut un auteur prolifique, touche à tout (poésie, roman, essai, cinéma, théâtre…). Il marqua son époque, tiraillé entre la modernité qu’il ne reniait pas (puisqu’il vivait à l’occidental) et cette tradition ancrée en lui qui le poussait vers une fin inéluctable, le seppuku (ou hara kiri), le suicide rituel.

    Cette ambivalence chez Mishima est fondamentale lorsque l’on souhaite se pencher sur son œuvre et sur sa vie. Mais cette ambivalence met en relief les défis du Japon au lendemain de la guerre. Fier de son passé guerrier et de l’héritage qu’il véhicule, fasciné par l’Occident et ses avancées, mais aussi tête basse après la défaite de 1945. Comment concilier tout cela ? Etrange cocktail, qui pour le coup fut explosif chez Mishima. "

     

    Bibliographie : 

    * Une matinée d'amour pur, nouvelles (1946-1965)
    o Une histoire sur un promontoire (1946)

    - Haruko (1947)
      - Le cirque (1948)
      - Papillon (1948)
      - La lionne (1948)
      - Un voyage ennuyeux (1949)
      - Une matinée d'amour pur (1965)

    * Pèlerinage aux trois montagnes, nouvelles (1946-1965)
      - Jets d'eau sous la pluie (1965)
      - Pain aux raisins
      - Ken (1963)
      - La mer et le couchant
      - La cigarette
      - Martyre
      - Pèlerinage aux trois montagnes

    * Confessions d'un masque (1949)

    * Une soif d'amour (1950)

    * Les amours interdites (1951)

    * La mort en été, nouvelles (1953-1966)
      - La mort en été (1953)
      - Trois millions de yens
      - Bouteilles thermos
      - Le prêtre du temple de Shiga et son amour
      - Les sept ponts (1958)
      - Patriotisme (1966)
      - Dojoji
      - Onnagata
      - La perle
      - Les langes

    * Le tumulte des flots (1954)

    * Cinq Nôs modernes, théâtre (1956)
      - Sotoba Komachi
      - Yoroboshi
      - Le tambourin de soie
      - Aoi
      - Hanjo

    * Le pavillon d'or (1956)

    * Le palais des fêtes (1957)

    * La maison de Kyoko (1959)

    * Après le banquet (1960)

    * L'arbre des tropiques, théâtre (1960)

    * Le marin rejeté par la mer (1963)

    * L'école de la chair (1964)

    * La mer de la fertilité, tétralogie (1964-1970)
      - Neige de printemps (1968)
      - Chevaux échappés (1969)
      - Le temple de l'aube (1970)
      - L'ange en décomposition (1970)

    * La musique (1965)

    * Madame de Sade, théâtre (1965)

    * Le Japon moderne et l'éthique samouraï, essai (1967)

    * Le soleil et l'acier, essai (1968)

    * Le lézard noir, théâtre (1969)

    -

    (Personellement j'aime beaucoup les oeuvres de cette écrivains, n'hésitez pas à me dire vos impression sur cet Homme et ces Oeuvres )


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique